

« La gravure est un procédé qui revient périodiquement dans votre travail, pourquoi l'avoir utilisée ici ?
— L'imprimerie est liée à la cartographie, la carte étant un objet technique destiné à être multiplié. Ajouté à la question de l'échelle, elle a engendré la création de divers codes graphiques pour transposer le terrain sur le papier.
— On peut donc dire que le découpage du paysage, le cadrage et les codes graphiques sont inhérents à la forme que prend la carte ?
— En effet, c'est le travail mental produit pour transcrire le paysage qui m'intéresse ici, et non pas le côté esthétique de la carte. Il y a un jeu avec la fonction qui s'installe nécessairement.
— La fonction de ces objets techniques est donc détruite par votre pratique ?
— Oui, bien que toute carte soit fausse dès sa conception, car orientée par un projet politique ou économique. Mais en agrandissant une parcelle cartographiée, on arrive au-delà de ce qui est montré, on pense à la Carte Dilatée de Borgès et on échappe également au Ready-Made car : Ceci n'est pas une carte... Devient alors visible le travail d'abstraction nécessaire pour se représenter le réel. »